Souvenirs De Mme ODON

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Je suis née à Boulc et je suis allée à l'école dans ce village. On était 20. Après, j'ai passé mon certificat d'études. Je suis venue 1 an à l'école supérieure ici à Die, j'étais pensionnaire, je languissais beaucoup. Après, il y a eu la déclaration de la guerre, alors l'école a fermé la pension. Je suis restée à Boulc avec maman pour l'aider un peu. Je gardais les chèvres, je soignais les poules, les lapins et les cochons.

Vous aviez quel âge à ce moment-là ?
11 ans, 12 ans
J'avais 2 sœurs. Mon papa était cantonnier à Boulc. Il n'avait pas une grosse paye.
Ma sœur aînée était sourde et muette. On a du la placer dans une école de sourds et muets. Pour la deuxième, maman la plaçait, la louait chez des gens à Châtillon pour gagner un peu d'argent.
Je me suis mariée à 22 ans. Mon mari était boulanger à Rives en Isère. On a vendu après un an et repris un autre commerce à St-Jean de Bournay entre Bourgoin et Vienne. On travaillait bien parce qu'il y avait beaucoup d'usines là-bas. On y est resté 5 ans et on s'est reposé à Boulc pendant un an. Après on a repris un fonds d'alimentation à Grenoble. Mon mari, un gros travailleur a acheté un camion et il faisait le transport Grenoble Lyon. Après on a tout vendu et acheté une maison à Die, quartier des Acacias. On est venu nous embaucher à la Cave Coopérative pour vendre la clairette dans les grandes surfaces. Cela a duré jusqu'à la retraite. Mon mari continuait de travailler à Boulc. Il est mort, il y a un an. Subitement son cœur a lâché. Il faisait très beau ce jour là. On travaillait dans le jardin. Ca m'a donné un sacré coup. J'ai perdu 10 kg. De plus, je suis tombée et je me suis cassé le col du fémur. Et puis, je suis venue là en attendant mon fils qui est à Paris, le temps de me remettre. Voilà toute mon histoire.

Pour revenir à l'école.

A Boulc, il n'y avait pas de maternelle, que l'école primaire jusqu'au certificat d'études. Je l'ai passé à Châtillon à 12 ans.
A l'école, on était 20, maintenant il n'y en a que 10. Il y a eu une maîtresse puis un maître. M. Jarjat est resté longtemps. Il est à la retraite depuis un an. Les instituteurs venaient d'ailleurs, des régions d'alentours. L'instituteur avait un logement dans l'école même. Il était tout seul pour 20 élèves et il y avait toutes les classes.
En ce temps-là, l'école fournissait tout le matériel : des livres, des crayons, des ardoises, des craies…J'aimais bien écrire au tableau. Les ardoises, c'était pour le calcul mental, les problèmes et les fractions.
Je garde un très bon souvenir de mon école. A la récréation, tu sais, on jouait ! Aux billes, au ballon, à la marelle, à la corde à sauter.

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